[n.f]. action d'integrer une personne, un groupe, de mettre fin à leur exclusion.
On comprends déjà qu'il y a un rapport des gens "in" et des gens "out" - celleux qui sont déjà là, et celleux qui ne sont pas là. En découle une dynamique de pouvoir, car le groupe "in" a le pouvoir d'inclure ou d'exclure les “out”, toujours dans un environnement donné.
Un peu comme le concept de "tolérance", l'inclusion suppose qu'un groupe qui a du pouvoir sur un autre fait un effort pour "inclure" les gens différents et avec moins de pouvoir. Comprendre que, pour qu’il y ai “processus d'inclusion” il faut mettre en lumière les dynamiques de pouvoir - c'est la base essentielle.
Cependant, vu que le pouvoir n'est pas réparti équitablement (coucou les quatres piliers des oppressions), qu'il reste beaucoup d'entre-soi dans les sphères décisionnaires de nos espaces physiques, sociétaux, et digital, et que nos sociétés ne reconnaissent toujours pas l’existence de certains humains, il y a un travail colossale à faire. Et ça passe par des actions spécifiques, concrètes, et transversales pour identifier ces angles morts (qui est-ce qui a le pouvoir d’inclure) et réquilibrer (qui est-ce qui doit être inclus).
Mais voilà, pour les personnes au pouvoir puisse "inclure" celleux qui manquent, il faut d'abord avoir conscience de qui est là et qui manque. Reconnaitre des pratiques d'exclusion, aka les angles morts conscients ou inconscients qui font qu'on est dans un entre-soi. Ca demande une conscience de sa position sociale, du pouvoir qu'on a et qu'on excerce sur notre environnement.
C'est un exercice qui peut être incomfortable, mais un incomfort minime et temporaire comparé à l'experience d'exclusion systémique de la société (et de la violence qui en découle).
C'est donc bien un processus, qui demande une volonté de remise en question de soi-même, de l'organisation de nos sociétés - je parle ici d'un travail de déconstruction de nos normes (jusque dans l’intime), et d'une reconstruction de nouvelles pratiques. Et malheureusement il n'y a pas de solution rapide qui résout tout, car pour faire ça bien, il faut penser long terme et systémique.
Heureusement, on peut se faire accompagner aujourd'hui pour naviguer à travers tout ça, notamment par moi si vous bossez dans le secteur culturel (la musique plus précisément mais pas que), ou d’autres adelphes qui ont développé ça.
Par exemple : le cas de la programmation musicale
Il ne s'agit pas juste "d'inclure" les personnes FINTA dans un programmation et d’avoir un joli line-up “50/50”.
Il s'agit aussi de :
Et on peut faire cet exercice pour tous les autres aspects du secteur (de l'accueil, la com', etc.).
Comment parler d'inclusion alors ? Quel discours adopter, dans quel contexte ? Comment savoir si on ‘inclue’ en surface ou en profondeur ? Quand est-ce qu’on atteins le “c’est normal qu’il n’y ai pas que des gens qui me ressemblent” ?
C’est donc pas forcément un gros mot, même si il est utilisé à tout va, et comme tout vocabulaire qui viens de la militance, se fait absorber dans le jargon institutionnel, administratif, et capitaliste.
C’est pas forcément un mot à bannir (autant que ce mot m’énèrve haha), c’est plutôt un mot à se réapproprier.
Exister, car pour certainxs, on y est toujours pas. Vivre, car on se doit d’aller au delà de la reconnaissance de l'existence et de l'humanité des personnes différentes de nous - s’intéresser à comment on peut vivre dignement et dans de bonnes conditions, en toute sécurité.
C'est un exercice qu'on se doit toustes de faire.
Plusieurs choses me viennent, qui sont ni exhaustives ni hiérarchisées, et qui se lisent en "ET"
→ se poser la question de pourquoi on l’utilise, d’où on se place
→ identifier ses pratiques excluantes pour pouvoir y remédier